02 - Billets de Monnoye

A la fin du XVII ième Siècle, le Trésor est à la recherche de fonds. Les guerres, la ligue d’Ausbourg, la Succession d’Espagne il n’y a plus d’argent ni d’or dans les caisses. De nouveaux impôts sont créés.  Louis XIV fait fondre son argenterie, sa vaisselle en or et demande aux seigneurs de faire pareil. La récolte est de 30 millions de francs en or et argent.

                Il n’y a plus qu’une solution une « mutation monétaire » ce que nous appellerions de nos jours une dévaluation. La méthode est simple : l’utilisation des anciennes monnaies métalliques sont interdites, les pièces ont un nouveau cours et pour cela on décide de sur-frapper les anciennes pièces. Explication, on prend l’ancienne pièce, on frappe un nouveau recto et verso et l’on décide d’une nouvelle valeur supérieure à la nouvelle pièce. Rappel il n’y a pas de valeur indiquée sur les faces de la pièce. La nouvelle pièce a une nouvelle valeur en Livres Tournois.

                Le trésor était totalement vide, il est impossible de donner immédiatement les nouvelles pièces sur-frappées.  En 1701 on décide de remettre un Billet de Monoye en échange de métal déposé. Ce billet sera remboursé quelques jours après, le temps de fabriquer les nouvelles pièces. Puis le délai passe à 1 mois d’attente ou plus. Un décret décide de  donner un intérêt de retard de 4% . Les billets de Monoye sont de 25 à 10 000 Livres Tournois.

                En 1703, les contrôleurs généraux échangent les billets de monoye contre d’autres avec une échéance plus lointaine.

                En 1704, il n‘y a aucun problème pour  les billets de moins de 150 Livres Tournois. Au dessus il est produit un intérêt de 7.5%. La planche à billet tourne à grande vitesse et une perte de confiance s’installe.

                En 1706, on émet des billets sur les Fermiers et Receveurs Généraux. Un cours forcé est installé : obligation de payer 3/4 en billet et 1/4 en pièces puis 2/3 en billets et 1/3 en pièces.

                En 1710, ils ne sont plus admissibles, ni recevables pour aucun paiement mais pourront être recevables aux hôtels de monnaie pour 1/5 en sus avec les anciennes espèces métalliques.

                En 1711, Pour absorber le solde des billets de monoye ainsi que les billets des sous fermiers des aides, de la caisse des gabelles, de loteries, des trésoriers de l’extraordinaire, des guerres…..les porteurs avaient la posibilités de les convertir en rente moitié perpétuelle, moitié viagère à condition de souscrire au moins 50% en espèces.

 

                Le monde financier s’enrichit au dépend du public et des nobles.

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